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Coup de cœur du Club des irrésistibles

27 septembre 2024

Revue de presse

« La fois où j’ai tué Laura Bouchard » : Coup de cœur de Marianne Poggi, Club des irrésistibles, 24 septembre 2024

Voici mon coup de coeur littéraire de la semaine.

http://irresistibles.bibliomontreal.com/

« La fois où j’ai tué Laura Bouchard » (éditions Château d’encre, 2024) est le deuxième roman que publie l’écrivaine native du Saguenay, Ava Rose Riverin, deux ans après son magnifique « Je suis Pompéï ».

Le titre est intriguant, non ? Qui est cette Laura Bouchard ? C’est ce que nous découvrons à travers 36 instantanés. Pas toujours facile de la suivre, car elle ne cesse de mentir. « […] j’inventais des vérités sans compromis et je mentais sur tout, sauf au sujet de mon père ». Fille unique, est-elle née « en banlieue de Toronto ou en bordure de la 15, en direction de Laval » comme elle le dit ?

Pour son bal de graduation, Laura invite Adam Villemaire qui deviendra, par la suite, son amoureux. Le jeune étudiant a une passion, la photographie. Plus tard, il sera professeur en arts visuels « dans un collège très prisé de la métropole ». Comment leur relation évoluera-t-elle ?

Laura, d’une grande beauté, se fera offrir (vous verrez dans quelle circonstance) de poser pour des réclames publicitaires « […] ma candeur a servi à vendre des milliers de savons en barre, des céréales et des crèmes de nuit », avant qu’elle soit découverte par le réalisateur Luka Martin et qu’elle fasse du cinéma. Elle portera alors le nom de Laura Bloom. Sera-t-elle heureuse dans ce milieu ? Va-t-on, comme tant d’autres avant elle, abuser de sa personne ? Si oui, pourra-t-elle pardonner, du moins oublier ?

En 1989, elle prend la décision de se faire avorter après avoir subi une agression sexuelle (qui est le coupable ?), puis mettra au monde Simon (qui est, cette fois, le père ?) Ce dernier va découvrir, au moment du décès de sa mère, des lettres écrites de sa main qu’elle a éparpillées un peu partout dans l’appartement. Il connaîtra alors les multiples facettes de cette femme qui l’a tant aimé, mais qui n’a pas toujours été capable de le lui démontrer. D’ailleurs, de quoi est-elle morte un 16 mai de l’an… ? Suicide ? Était-elle malade ? Si oui, de quoi souffrait-elle ? Découvrira-t-il qui est la vraie Laura ? De quoi a été faite sa vie après le cinéma ? Aura-t-elle été capable de se réinventer ?

Plusieurs thèmes sont ici abordés dans une langue poétique, propre à Ava Rose Riverin, ce qui fait, entre autres, sa force : violence à tous niveaux, abus de pouvoir, vulnérabilité, relation mère-fils, etc. Les propos de ce livre sont tristement d’actualité : il faut en parler !

À la page 96 de son récit, Riverin utilise le mot desquame, « se détacher par lamelles ou lambeaux ». Je trouve qu’il convient au personnage de Laura qui a tenté, sa vie durant, de se forger une personnalité par petites touches. Y est-elle parvenue ?

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